Billy

Un comédien, seul sur scène, nous conte l’histoire hallucinante de Billy Milligan, l’homme aux vingt-quatre personnalités, chacune avec sa propre histoire, ses désirs, ses sentiments.

Billy, c’est une histoire véridique qui bouleversa l’Amérique puritaine des années 70-80. Celle d’un petit garçon qui, pour se protéger des malheurs, créé en lui de nombreuses personnalités qui prendront le contrôle de son corps. Jusqu’au drame. Doit-on soigner ou condamner ? Qui sommes-nous derrière nos masques de bienséance ? Suis-je plusieurs à l’intérieur ? Billy répondrait à ces questions par : « Je leur ai donné vie, elles ont pris la mienne. »

Se faire happer progressivement jusqu’à oublier le siège sur lequel nous sommes assis et être pleinement avec le protagoniste dans les méandres de ses interrogations, ses doutes, ses questionnements face au monde qui l’entoure. La vie de Billy Milligan est telle – ses actes tantôt répréhensibles, tantôt courageux, ses doutes, ses souffrances  – que le public éprouve de l’empathie. Le choix du conte et de la proximité, de l’adresse directe au public nous ont paru nécessaires.

Ici, pas de 4ème mur ! C’est une aventure collective que nous vivons. Le conteur nous regarde, nous interpelle, nous prend à parti, nous interroge et n’avancera dans son histoire que si l’échange se fait. La vie de Billy n’est que rebondissements, abysses de souffrances et situations rocambolesques, extraordinaires. Elle est un écho exacerbé de nos vies à tous. Le « qui suis-je ? », devient pour Billy « qui sommes-nous-je ? ». Ses personnalités sont un reflet caricatural du monde tel qu’il le lit, tel qu’il le ressent, tel qu’il se l’imagine. Le mode de jeu burlesque crée ainsi les respirations nécessaires qui jalonnent l’histoire tourmentée de notre héros.

Julien Cheray