Babïl

Revisitant le mythe de la tour de Babel, cette pièce tendre met en scène une joyeuse histoire de la parole, à la fois profonde et simple, et propose une réflexion sur le langage accessible aux plus jeunes.

Deux amis, Tohu et Bohu, racontent une histoire qu’ils ont inventée : un peuple décide de bâtir une tour mais les relations s’enveniment et l’édifice peine à s’élever. Tout comme les personnages de leur récit, Tohu et Bohu ont du mal à s’accorder. L’un, confiant, est très à l’aise avec les mots. L’autre, plus timide, bégaie et finit difficilement ses phrases. Il leur faudra pourtant se partager la parole et l’écoute pour trouver le chemin du faire ensemble.

Dans Babïl, les mots trébuchent, les corps s’entrechoquent, et les bidons s’empilent en une tour vacillante : un joyeux bazar où le langage se défait et se réinvente.

La langue de Babïl se construit dans un jeu de répliques rapides, où l’humour et les inventions de langage fusent. Ce rythme effréné met en lumière les changements d’émotions instantanés, les tensions qui montent, la dynamique du duo, Tohu et Bohu, jusqu’à faire émerger une question centrale : comment la violence se construit-elle ? On y observe une montée progressive de la violence : une accumulation de petites violences ordinaires qui mène, chez l’un des personnages, à une explosion plus spectaculaire. Mais aucun des deux n’a totalement raison ou tort – Babïl joue de la nuance, interroge le rapport de force et le point de bascule du conflit.

Ce texte nous invite, public et comédien·nes, à repenser et questionner le langage et la place que nous laissons aux autres pour qu’elles et eux aussi racontent leur histoire. Il nous invite à l’empathie et à l’écoute, à comprendre l’autre si proche et si différent. Et il nous y invite avec joie et enthousiasme !

Elsa Duret